jeudi 20 octobre 2016

Ain't go no, I got life


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1959, photo par G. Marshall Wilson

  " C'est une unique chose que vie et trépas,
     veille et sommeil, jeunesse et vieillesse : car
     chacune se transforme en l'autre et l'autre se transforme en chacune" Héraclite d'Ephèse

 


Il y a dans la voix de Nina quelque chose qui réveille les angoisses refoulées. On avait pourtant cru réussir à les noyer mais si l'asphyxie est silencieuse elle reste douloureuse, cherche à remonter à la surface. La fuite est permanente et Nina nous confronte à  notre fuite, nous oblige à nous contempler...ca fait mal.
Ain't go no home à la manière d'une flèche me transperce, Ain't go no father  à la manière d'une flèche me transperce de nouveau. L'honnêteté et la simplicité  avec laquelle chaque phrase sont chantées comme des réalités auxquelles elle, elle a décidé de ne plus fuir. Nina est honnête avec elle même, elle ne fuit pas, elle se regarde, se sait, elle est, chante, joue et quand je la regarde elle est sublime.
Je n'ai rien et pourtant j'ai beaucoup I got life. Tant que je suis, tant que je suis je possède déjà beaucoup. Ce beaucoup que je possède si je peux l'estimer beaucoup c'est parceque le rien est aussi présent. Je ne possède rien mais je possède beaucoup. Je possède beaucoup mais je ne possède rien, tout est une question d'harmonie des contraires chez Nina. Ain't go no me brise,  I got life me redonne espoir, mon cœur se serre, quelque chose remonte à la surface, ce n'est pas la douleur mais la joie. Si j'ai pu penser que les larmes de joie étaient différentes des larmes de tristesse, je me dis maintenant qu'elles sont comme les affluents d'un même fleuve.


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