jeudi 30 avril 2015

Fatum



Captivante,dérangeante, surprenante; ces trois mots à eux seuls résument plutôt cette exposition. Ma visite remonte déjà à 3 semaines et pourtant je l'ai toujours à l'esprit.
Fatum, le destin en latin, c'est ce simple nom mystérieux aux échos antiques, qui avait éveillé ma curiosité pour une monographie dont pourtant je ne connaissais ni l'artiste, ni même la fondation qui l’accueillait. Accompagnée d'une amie nous y sommes donc allées sans aucun à priori, sans réelles attentes, juste guidées par notre curiosité... et nous avons été agréablement surprise.
Dans un premier temps, ce qui m'a énormément marqué, c'est la scénographie de l'exposition dont l'originalité est d'avoir été conçu par l'artiste, lui même. Jerôme Zonder a fait de la conception, l'organisation de l'exposition une œuvre d'art à elle-même. Il ne nous fait pas seulement "voir" son art, il nous plonge dans un univers à travers un parcours, qui s’apparente petit à petit à un labyrinthe dans lequel on est jamais perdu mais toujours envoûté.
Envoûté par la virtuosité de son œuvre principalement fondé sur le dessin au fusain ou à la mine de plomb, mais déconcerté par les représentations qu'il y fait.
On a souvent tendance à considérer le dessin comme une étape préliminaire à la peinture. Avant de me retrouver face aux grands formats de Zonder, je ne pensais pas que l'art du dessin au crayon pouvait être aussi abouti, atteindre une telle virtuosité, un tel réalisme. D'ailleurs, maintes fois, avec Louna nous étions certaines d'avoir face à nous des photographies, puis douteuse nous nous rapprochions de plus près pour finalement apercevoir avec étonnement les traits typique du dessin.
Douter aussi du message que veut transmettre Zonder dans certaines de ses œuvres. Notamment la partie sur l'enfance, où il met en scène des êtres avec certes des corps d'enfants, mais avec des attitudes très éloignées de l'univers insouciant de l'enfance dans lequel ils devraient évoluer. Des enfants violents, sardoniques, et disons-le effrayant. Zonder fait-il une critique de notre société où les enfants de plus en plus jeunes sont "pervertis"? Peut-être.
Je n'ai pas non plus perçu le travail de Zonder comme "engagé", je le décrirais plutôt comme ironique. 
Autant dire que Fatum est une réelle expérience, une exposition qui laisse difficilement indifférent.
Pour être allé au Grand Palais par la suite; après avoir vu à quelle point une scénographie d'une exposition peut-être aboutie et expressive, j'ai trouvé celle de Velázquez et Icônes Américaine bien fade à côté. 



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